dimanche 25 novembre 2012

Le meeting de Marignane

 

Louis Mialhe a pris de nombreuses photos du meeting de Marignane, qu'il situe en septembre 1923. Or, sur internet, je n'ai retrouvé aucune trace de l'évènement. Par contre il est fait mention sur plusieurs sites d'un meeting qui a eu lieu le 29 octobre 1922 à l'occasion de l'inauguration de l'aéroport de Marignane.

Le 29 octobre 1922 la gare aérienne de Marignane (sur 200 hectares avec un terrain de 800 m sur 1000 m, un bâtiment et trois hangars) est inaugurée par un meeting aérien devant une foule nombreuse.
Le doute est permis !



Meeting de Marignane



Meeting de Marignane



Meeting de Marignane



Meeting de Marignane          Avionnette Magnart



Meeting de Marignane                  Avionnette Magnart



Meeting de Marignane


Meeting de Marignane



Meeting de Marignane



Meeting de Marignane



Meeting de Marignane



Rappel : les textes et légendes en italiques sont de la main de Louis Mialhe.


dimanche 18 novembre 2012

Sur le raid Paris-Lisbonne : une lettre de Louis.

 

En 1973, Louis Mialhe reçoit cette lettre qui concerne le raid Coutinho-Cabral. Elle est datée du 20 novembre 1973.

Monsieur,
Effectuant des recherches sur les lignes aériennes Latécoère et l’Aéropostale, je viens vous demander de bien vouloir m’accorder votre aide pour quelques renseignements.
Vous avez fait la liaison Bordeaux-Lisbonne le 25 mai 1923 avec le pilote Pierre Clavel et un autre mécanicien Jayet pour ramener à Paris l’Amiral Gago Coutinho et le Capitaine de Frégate Sacadura Cabral. Un autre avion vous accompagnait et transportait Latécoère avec comme pilote Poulin.
Pourriez-vous me relater en quelques lignes ce voyage aller et retour ? Auriez-vous conservé des articles de presse et des photos sur ce déplacement et si oui vous serait-il possible de me les prêter ?
Enfin pour monter un Musée Aéropostal je recherche des pièces d'avions (hélice, moteur, instruments de bord, carnets de vol, carnets d'entretien cellule et moteur, cartes aéronautiques, appareils radio et gonio, etc...). En avez-vous à me confier en prêt ou en don ?

Avec un grand merci d'avance, veuillez agréer Monsieur, l'expression de mes sentiments les plus aéronautiques. 

R.C. chercheur-historien, membre associé des Vieilles Tiges.


 


La réponse de Louis est datée du 27 novembre 1973.

Monsieur,
Faisant suite à votre lettre du 20 courant, je n’aurai pas grand chose à ajouter à ce que vous connaissez déjà et aux documents que je joins à la présente lettre à titre de prêt et désireux que je suis de conserver par devers moi ces reliques, et vous en demandant le retour.
Je vous dirai seulement qu’à Lisbonne, l’accueil des Portugais fut empreint d’une francophilie débordante et enthousiaste.
En ce qui concerne le voyage Lisbonne-Paris, un seul mécanicien, en compagnie d’un journaliste occupant la deuxième place dans l’avion convoyeur piloté par Clavel, devait accompagner l’avion-limousine des Portugais piloté par Poulin ; c’est le tirage au sort entre Jayet et moi qui me désigna. Ce vol a été sans histoire. Au décollage de Lisbonne, seulement, un aviateur Portugais faillit bien percuter de plein fouet en vol l’avion de Clavel et le journaliste derrière moi dans la carlingue en fut indisposé pour toute la journée.
Je n'ai en mains qu'un carnet de bord et quelques photographies prises au cours de mes 9 années de service comme chef mécanicien aux Cies Latécoère et Aéropostale, mais certains de ces documents ayant déjà été éparpillés sans respect d'un retour, je ne puis que vous proposer de les voir chez moi, si vous le désirez.

(...)

En souhaitant une bonne réception de la présente lettre, veuillez croire, Monsieur, en mes souvenirs ardents et malheureusement trop lointains d'un passé aéronautique et de ses contingences heureuses, en cordiale sympathie.

Louis Mialhe


 

 


 

dimanche 11 novembre 2012

Le raid Paris-Lisbonne : suite





Des coupures de presse ont été conservées par Louis et complètent les photos qu'il avait prises du RAID PARIS-LISBONNE


INAUGURATION DE LA LIGNE BORDEAUX-LISBONNE


L’inauguration officielle de la nouvelle ligne aérienne Bordeaux Lisbonne aura lieu aujourd’hui. A cet effet, deux avions partiront ce matin de bonne heure de Bordeaux par la voie suivante : Bayonne, Vittoria, Valladolid, Madrid (escale) et Lisbonne (arrivée). M. Pierre Latécoère sera à bord du premier avion et sera reçu à sa descente par le président de la république du Portugal, les services de l’Aéronautique et les membres de l’Aéro-Club.
Le retour des avions aura lieu le mardi 29 (mai). Ceux-ci auront à bord l’amiral Coutinho et le capitaine Sacadura, qu’ils amèneront au Bourget dans la même journée ; un rédacteur du journal Noticias sera avec eux.
Il est intéressant de noter que la ligne Bordeaux Lisbonne est le premier tronçon de la grande voie aérienne qui reliera la France à notre colonie du Sénégal et, de là, franchissant l’Atlantique, aboutira au Brésil, par Pernambouc. G.D. R.


LA LIGNE AÉRIENNE PARIS-BORDEAUX-MADRID-LISBONNE
Lisbonne, 25 mai. M. Latécoère qui a quitté Bordeaux ce matin à 4 heures en avion, est arrivé à Lisbonne où il a inauguré la ligne aérienne Paris-Bordeaux-Madrid-Lisbonne qui doit être ultérieurement prolongée jusqu’en Amérique du Sud. Il a emprunté l’itinéraire suivant : Bayonne, Vittoria, Valladolid, Madrid, Lisbonne. Le trajet a été accompli en huit heures malgré des conditions atmosphériques défavorables. A son arrivée, M. Latécoère a été reçu par le président de la République portugaise qui a souligné l’intérêt qu’il porte à cette nouvelle ligne internationale.
Le voyage de retour s’effectuera dans les conditions suivantes :
Les deux avions quitteront Lisbonne le 29 mai à la pointe du jour, se rendant à Paris par Madrid et Bordeaux avec comme passagers, d’une part, les deux aviateurs portugais, l’amiral Gago Goutinho et le commandant Sacadura Cabral qui ont les premiers, en 1922, réalisé en hydravion la traversée de l’Atlantique du Sud et, d’autre part, un journaliste de Lisbonne et un mécanicien (Louis Mialhe, en l'occurrence).
Le voyage Lisbonne Paris devant s’effectuer dans la même journée, les avions atterriront au Bourget vraisemblablement en fin d’après-midi. (Havas)

 


LE MATIN    Numéro du 30 mai 1923

 
En titre : Paris va fêter les héros de la traversée en avion de l’Atlantique Sud


Les deux aviateurs portugais, Amiral Coutinho et Commandant Cabral sont arrivés au Bourget venant de Lisbonne à bord d’avions français.
Partis de Lisbonne hier matin vers 5h40, à bord d’un avion des lignes aériennes Latécoère, l’amiral Gago Coutinho et le commandant Sacadura Cabral sont arrivés dans la soirée, à 20h45 (heure d’été), à l’aéroport du Bourget, remarquablement pilotés par l’aviateur Poulin. Un autre avion, conduit par Clavel et ayant à bord un journaliste portugais et un mécanicien, se posa sur le champ d’aviation une minute après le premier.
Les héros de la traversée de l’Atlantique sud avaient fait escale à Madrid de 9h40 à 10h10 et à Bordeaux (Croix-d’Hins), de 14h55 à 15h50.

 

 

O SECULO  Sabado, 28 de Maio de 1923

En titre : A Navegaçao aerea. De Bordeus a Lisboa em doze horas

Coupure de presse : Les héros de la traversée en avion de l'Atlantique Sud. Les deux aviateurs portugais amiral Coutinho et commandant Cabral viennent à Paris pour être fêtés.

Lisbonne, 29 mai. L'amiral Gago Coutinho et le commandant Sacadura Cabral sont partis pour le Bourget à bord d'avions français.

Pour des hommes qui, l'an dernier, ont franchi l'océan Atlantique de Lisbonne à Rio-de-Janeiro, le voyage de Lisbonne à Paris, avec escale à Bordeaux, aura été une promenade. L'amiral Gago Coutinho et le commandant Sacadura Cabral ont été, en effet, les héros d'une traversée qui eut un retentissement considérable.

Partis de Lisbonne le 30 mars 1922, de ce même estuaire du Tage que quitta, en l'an 1500, le portugais Pedro Alvarès Cabral pour la découverte du Brésil, ils arrivaient le même jour aux iles Canaries après une étape de 1300 kilomètres.

Le 3 avril, ils effectuaient en 9 heures la seconde étape iles Canaries-iles du Cap-Vert d'une distance de 1700 kilomètres. Le mauvais temps les immobilisa à Saint Vincent jusqu'au 17 avril.

Le 23 avril, ils partirent pour l'étape la plus pénible : iles du Cap Vert - Rocher de Saint-Paul, un rocher inhabité, dont les plus grandes dimensions sont de 500 m de long sur 130 de large. Le trajet était de 1800 kilomètres. Coutinho et  Cabral arrivèrent au but après 11 heures 20 minutes de vol mais une forte houle endommagea, à l'amerissage, un flotteur de l'hydravion. Le croiseur portugais Republica se porta au secours des deux aviateurs mais ne put sauver l'appareil.

Transportés dans une ile habitable à Fernando-Noronha, l'amiral Gago Coutinho et le commandant Sacadura Cabral reprirent le 11 mai leur raid interrompu. Ils allèrent virer au-dessus du rocher de Saint-Paul : mais au retour, une faiblesse de moteur les obligea à se poser sur l'eau. Une mauvaise manoeuvre d'un bateau venu à leur secours fit sombrer le second appareil.

La coupure de presse s'arrête malheureusement à cet endroit !